
Nous sommes en 2025.
Adnan, réfugié syrien qui a rejoint la France en 2015 et y a fait ses études supérieures, est désormais en charge des projets spéciaux au sein d’une société spécialisée en télémédecine, RemoteDoc.
Son patron lui a demandé de prendre en charge le projet de relocalisation de sa société, à Paris, qui héberge environ 200 postes de travail en pleine Cité Financière… condition clé pour attirer les talents, qui ont pris l’habitude de se connecter à une plate-forme mettant en concurrence les employeurs sous forme d’un ‘Beauty Contest’.
Quel besoin ?
Pour établir son cahier des charges, Adnan dispose de beaucoup plus de données que nécessaire.
Effectivement, comme partout désormais, les sièges de ses collègues sont équipés de capteurs qui lui fournissent un historique en temps réel sur leur utilisation effective au cours de la journée.
Ces données sont complétées par des informations qui lui ont été transmises, moyennant une somme modique, par Facebook, sur le profil de la journée type des salariés de sa société : à quelle heure se connectent-ils sur leur tablette, quand passent-ils au ‘touch down’ qu’est devenu le siège, quels moyens de transport ont –ils utilisé, que font-ils lorsqu’ils viennent à Paris...
Facebook est capable de lui compléter ces données actuelles par un profil prédictif de ses collaborateurs pour les trois ans qui viennent, démarche devenue essentielle en raison du turnover élevé qui frappe désormais les entreprises.
Ces informations permettent à Adnan de délimiter un secteur géographique idéal de recherche, fondé sur la vie quotidienne de ses collègues présents et à venir.
Parallèlement à cela, via un outil collaboratif simple, Adnan a pu interroger un échantillon représentatif des salariés sur leurs idées et suggestions concernant le futur « touch down » de RemoteDoc. Ces inputs ont été automatiquement retraités par la plate-forme et quelques bonnes idées ont surgi en quelques heures.
Concernant l’agencement du « touch down », Adnan a fait appel à un prestataire qui a filmé ses espaces via l’iphone du jeune Syrien et lui a transmis dans la foulée, grâce à la reconnaissance vidéo, une description de son type d’aménagement, accompagnée d’un comparatif par rapport à des sociétés ayant le même profil RH que RemoteDoc.
Quels produits ?
Muni de ces données, 24 heures après le début du projet, Adnan s’est connecté à Airbnb Office Spaces, qui, par géolocalisation, recense toutes les offres de surfaces et de postes de travail disponibles dans le secteur qui a été automatiquement délimité grâce aux données fournies par Facebook.
Airbnb O/S lui donne accès à une visite virtuelle des surfaces et des statistiques complètes sur leur environnement : performances des transports en commun, délinquance et sécurité, réputation et prix des bars et restaurants proches, densité de collègues des salariés travaillant dans les environs, sociétés concurrentes ou au profil similaire de RemoteDoc situées alentours.
De même, Airbnb O/S lui fournit l’évaluation pour chaque immeuble des entreprises en place ou ayant utilisé ces surfaces.
Enfin, des données concernant la qualité et la fiabilité du réseau 8G et du wifi pour chaque option lui sont accessibles, donnée clé pour RemoteDoc dont les seuls actifs sont ses salariés et ordinateurs…
Toutes ces informations permettent à Adnan d’ajouter à son panier la recommandation de surfaces qui lui a été générée par la plate-forme, qu’il valide.
Dans la foulée, sur base de la capture de son implantation actuelle, Airbnb O/S lui propose de simuler en temps réel le mode d’implantation de RemoteDoc dans chacun des espaces qu’il a sélectionnés. La plate-forme va même jusqu’à lui fournir une note de confort pour chaque projet d'aménagement réalisé, doublée d’une première estimation de sa conformité en matière de densité et d’effectifs de sécurité.
Croisant son PDG dans le couloir, Adnan lui fait valider grâce à sa tablette les surfaces qu’il a identifiées et analysées. Dans la foulée, il demande une visite à Airbnb O/S qui lui attribue un commercial non salarié pour visiter les lieux.
Les visites réalisées dans la journée ont conforté la première impression d’Adnan. Il retient finalement deux espaces parmi les cinq à six qu’il avait short listés.
Deux jours après le début du projet, il a bien avancé.
Quel prix ?
Pour les négociations, il se reconnecte à Airbnb O/S et précise son besoin pour le futur contrat de location à mettre en place (les baux commerciaux sont devenus une rareté, réservée aux grands groupes).
Adnan décide de louer de manière ferme (pour les 3 ans à venir) une centaine de postes et de souscrire sur une base trimestrielle une cinquantaine de postes.
Pour le solde, il s’abonnera à un portail recensant les places disponibles dans les multiples espaces de co-working qui maillent l’Île de France.
Les surfaces retenues via Airbnb O/S étant déjà équipées de Wi-Fi et d’un espace mutualisé de gestion des documents (ce que l’on appelait copieurs quand il est arrivé en France), Adnan n’a qu’à préciser, pour établir le contrat de location, le type d’aménagement qu’il souhaite.
Effectivement, ceux-ci sont désormais systématiquement réalisés par les propriétaires, le coût du cloisonnement et du mobilier étant quasi nul grâce à la généralisation de l’impression 3D. Au demeurant, chaque immeuble héberge désormais une telle imprimante pour servir les besoins de ces locataires sur site.
RemoteDoc ayant déjà été client de l’un des propriétaires, il bénéficie d’une remise sur le prix proposé (son PDG lui a dit que de son temps, cela n’existait pas !). De même, l’un des deux propriétaires lui offre la réalisation de sa borne d’accueil à la forme du logo de RemoteDoc….
Prêt à sélectionner ce propriétaire (puisque la cotation du prix s’effectue en temps réel), Adnan privilégie au dernier moment l’offre du second candidat. Ce dernier lui propose une ultime remise car son immeuble va être mis en vente, après qu’un groupe de crowdfunders, constitués de voisins de l’immeuble, l’aient approché pour lui acheter l’immeuble « off market ».
Concernant les parkings, ce vieux concept qui est devenu un gros mot à Paris, Adnan ne s’inquiète pas. Le contrat que RemoteDoc a passé avec Uber Fleet garantit aux collaborateurs de la société qu’ils disposent en permanence de « chauffeurs de maître » pour leurs rdv quotidiens et rentrer chez eux, en fonction du statut qu’ils ont au sein de la société.
Adnan est ravi du prix obtenu pour les 150 postes dont RemoteDoc a besoin.
En trois jours, il a débouclé le projet et peut revenir à la mission stratégique pour laquelle il a été embauché…
Au demeurant il faut qu’il pense à recharger son portable : il ne l’a pas fait depuis une semaine.
Ceci lui rappelle également que les surfaces qu’il a choisies sont équipées d’une batterie Tesla. Bonne nouvelle : grâce à cela, RemoteDoc pourra fonctionner en autonomie électrique la moitié du temps…

Guillaume SAVARD
Associé Fondateur